Lutte contre l’échec scolaire : la Ligue Paris aux côtés des établissements scolaires

Notre Fédération est engagée contre l’échec scolaire ! Chaque année, le service Education-Culture met en effet en œuvre des programmes à destination des élèves de la maternelle au lycée : culture, citoyenneté, mémoire, sciences, climat scolaire… Des actions diverses dans lesquelles les élèves construisent des connaissances de manière active, développent une pensée propre et acceptent d’échanger et de confronter leurs idées : autant de façon de lutter contre l’échec scolaire. Julien Garbarg-Chenon, délégué Education-Culture nous explique.  

Le service Education-Culture accompagne l’école depuis de nombreuses années. Quelles actions sont développées pour agir contre l’échec scolaire ?  

Julien Garbarg-Chenon : Notre Fédération a un lien historique avec l’école.Nous agissons à ses côtés et à différents niveaux. D’abord, nous proposons des projets dans de nombreux domaines et les abordons de façon originale (via des ateliers, des spectacles, des lectures, une pratique sportive…). Ces entrées multiples sur un sujet permettent à chaque élève de s’en emparer selon sa sensibilité propre. Cette approche d’éducation populaire, complémentaire à l’école, compte dans la lutte contre l’échec scolaire. 

Nous coordonnons aussi, depuis plusieurs années, un atelier-relais dans le 19e arrondissement, au Centre Paris Anim’ Mathis, en partenariat avec l’Académie de Paris. Ce dispositif nous conduit à accueillir des collégien·nes poly-exclu·es en petit groupe et sur un temps défini. Des professeur·es interviennent et notre Fédération organise des ateliers permettant d’explorer différentes disciplines : arts plastiques, sport, théâtre, sorties culturelles… Une manière d’élargir l’espace des savoirs et des pratiques et de permettre à ces adolescent·es, qui sont encore en construction, de se sentir en réussite, de se forger une meilleure image d’eux·elles-mêmes et de reprendre ainsi confiance dans leur capacité à progresser et évoluer positivement.   

L’échec scolaire pose aussi la question des inégalités.  

Il est clair qu’il existe des inégalités dans les apprentissages et nous mettons beaucoup d’énergie à lutter contre les assignations sociales. Si nous menons nos projets sur tout le territoire parisien, nous sommes particulièrement présent·es dans les Cités éducatives et les quartiers prioritaires, et conduisons d’ailleurs la chefferie opérationnelle de celle du 18e arrondissement. 

De manière plus large, nous agissons sur les inégalités en valorisant toutes les cultures et en facilitant le partage d’un patrimoine culturel commun. Lire et faire lire vise par exemple à développer le plaisir de la lecture grâce au lien intergénérationnel : un programme précieux pour aborder la littérature dès le plus jeune âge, apprendre à argumenter et développer son imagination. « Haut et fort·es » travaille pour sa part l’éloquence dans les filières professionnelles, auprès d’élèves qui n’ont souvent pas toutes les clés pour donner de la voix et porter haut leur projet…  

Nous travaillons aussi la question de la lutte contre les discriminations qui, par leur logique d’exclusion, jouent sur le climat scolaire et sur la réussite des élèves. Je pense par exemple à « Safe and proud, mon collège sans LGBTphobies » dans lequel les discriminations liées au genre et à l’orientation sexuelle sont abordées, là encore à travers des outils d’éducation populaire. 

En quoi le climat au sein d’un établissement est-il facteur d’échec scolaire ?  

Un enfant qui ne sent pas bien à l’école ou dans son environnement est davantage susceptible d’être en échec. Ce mal-être est parfois directement lié au climat scolaire. Ce constat nous a conduit à déployer le programme « Vivre ensemble-Fri for mobberi », qui développe les compétences psychosociales et prévient le harcèlement scolaire. Le travail autour des dynamiques de groupe y est central : être bien ensemble pour bien apprendre.  

Au-delà, nous agissons sur la confiance en soi des élèves, c’est notamment la vocation du projet  « Mission cerveau ». Basé sur les sciences cognitives, ce dernier permet de déconstruire les pensées limitantes liées à l’apprentissage. Si certain·es élèves pensent qu’ils·elles « n’y arriveront jamais » ou que la réussite scolaire est due à un don inné qu’ils ne possèderaient pas, « Mission cerveau »  leur donne les clés de stratégies d’apprentissage accessibles et efficaces et montre, arguments scientifiques à l’appui, que si, tout le monde peut apprendre ! 

> Plus d’infos sur les actions du service Education-Culture : https://lae.ligueparis.org

Discrimination et climat scolaire : lutter contre l’échec à l’école

Les discriminations sont un facteur de perte de confiance, d’isolement et d’échec scolaire. Aussi notre fédération s’interroge sur la manière de prévenir et de sensibiliser ces dernières à l’école. Depuis deux ans, un projet a été développé en lien avec le lycée Paul Valery et la mairie du 12e arrondissement. A l’issue d’une première phase d’étude, au cours de laquelle les lycéen·nes ont été interrogé·e, il a été observé que 70% et 66 % des répondant·es avaient été témoins ou victimes de discriminations. « Nous sommes actuellement en train de préparer la deuxième phase, au cours de laquelle une exposition de sensibilisation qui devrait mêler témoignages et prévention. » explique Léa Nougier, Chargée de mission Vie associative pour l’égalité et la lutte contre les discriminations. Le projet Safe and proud, mon collège sans LGBTphobies s’inscrit dans la même dynamique : prévenir les discriminations, favoriser le climat scolaire et ainsi la réussite de tou·tes les élèves.